• Le sens du shabbat 6 et fin par Shoenel

    Le sens du shabbat 6 et fin

     Site: La lettre de l'Epouse (Schoenel)

     
    L’ouvrage créatif de Dieu et le shabbat sont deux choses indissociables et cela nécessite un développement. On recommence à parler du shabbat quand le peuple hébreu est dans le désert après sa sortie d’Égypte.
     
    Dans un premier temps c’est par rapport à la manne, mais en fait le shabbat que l’Éternel impose à un sens spirituel qui renvoie directement à l’ouvrage créatif de Dieu en Gen 2 : 2 et qui en hébreu se dit melakha.

     
     

     Le shabbat avait été instauré très rapidement, dès la sortie d’Égypte et l’Éternel qui nourrissait le peuple  par la manne, interdisait aux Hébreux de travailler le shabbat même pour se nourrir. Un mois après l’Exode, la matsa que les Enfants d’Israël avaient emportée avec eux en quittant l’Égypte fut terminée. Pendant les quarante années qui suivirent, les Israélites furent sustentés par la manne.

    « Le matin il y avait une couche de rosée autour du camp. La couche de rosée s’éleva et voici qu’à la surface du désert une substance fine, dénudée, fine comme le givre, était sur le sol. Les Enfants d’Israël virent et se dirent l’un à l’autre : “C’est de la manne”, car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : “Ceci est le pain que l’Éternel vous a donné pour nourriture.” » (Exode 16, 13-15). La manne venait chaque jour, et pourvoyait précisément au besoin de ce jour. « Quiconque en avait pris beaucoup n’en avait pas en surplus, et quiconque en avait pris peu n’en manquait pas ; chacun selon ses besoins en nourriture, ils avaient ramassé. » Il était en effet interdit de garder de la manne d’un jour à l’autre (Exode 16, 18-19).


    Ceci se passait chaque jour, sauf le vendredi. Car, « quand vint le sixième jour, ils ramassèrent le double de nourriture ; deux omers par personne. Tous les chefs de l’assemblée vinrent et le dirent à Moïse. Et [Moïse] leur dit : “C’est ce que Dieu a dit : Demain sera un jour de repos, un shabbat saint pour Dieu. Ce que vous voulez faire cuire au four, faites-le cuire au four et ce que vous voulez cuire à l’eau, cuisez-le à l’eau, et tout le reste, mettez-le pour vous en réserve jusqu’au matin.” Alors ils la laissèrent jusqu’au matin... Et Moïse dit : “Mangez-la aujourd’hui, car aujourd’hui est un shabbat pour Dieu ; aujourd’hui vous ne la trouverez pas dans le champ.” » (Exode 16, 22-26). ».
    « “Voyez ! Dieu vous a donné le shabbat, c’est pourquoi, le sixième jour, Il vous donne le pain pour deux jours. Que chacun reste à sa place ; que nul ne quitte sa place le septième jour.” Ainsi le peuple se reposa le septième jour. » (Exode 16, 29-30).
    Ainsi le shabbat fut instauré même par rapport à un don du ciel, mais ce ne fut qu’une étape pour une compréhension plus grande de ce que signifie vraiment ce jour.

     
     
    Ayant appris aux Hébreux de ne pas travailler le shabbat, l’Éternel va maintenant leur apprendre à sanctifier ce jour très particulier en descendant sur la montagne du Sinaï et se présenter Lui-même au peuple rassemblé à Ses pieds. Moïse fit sortir le peuple du camp pour aller à la rencontre de Dieu, et ils se tinrent au pied de la montagne. Et la montagne du Sinaï était toute fumante parce que l’Éternel était descendu sur elle au sein de la flamme... et la montagne entière tremblait violemment. Le son du schofar allait redoublant d’intensité... Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant...

     
     
    Dix Commandements furent prononcés ce jour-là au Sinaï, dix mitsvot qui forment le cœur de la Torah. Le quatrième commandement concernait le shabbat et tous les autres commandements s’articulent autour de lui: « Souviens-toi du jour du shabbat pour le sanctifier. Six jours durant tu travailleras et feras tout ton travail. Mais le septième jour est un shabbat pour l’Éternel, ton Dieu ; tu n’y effectueras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail et ni l’étranger qui est dans tes murs. Car [en] six jours Dieu a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, et Il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi Dieu a béni le jour du shabbat et l’a sanctifié. » (Exode 19, 17 – 20, 1 ; 20, 8-11)

     
     
    Le caractère solennel de la rencontre au Sinaï fut gâché par la confection du veau d’or, qui soulignait de manière manifeste que le peuple ignorait totalement quel était ce Dieu qui faisait trembler la montagne. Il fallait donc leur enseigner la volonté de Dieu. Moïse a préfacé son exposé des commandements liés au Tabernacle (Michkan) avec une brève déclaration sur le shabbat en Exode 31 : 13  « Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l’Éternel qui vous sanctifie. 14  Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera sera puni de mort ; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché du milieu de son peuple. 15  On travaillera six jours ; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos, consacré à l’Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage le jour du sabbat, sera puni de mort. 16  Les enfants d’Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. 17  Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité ; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour, il a cessé son œuvre et il s’est reposé. » Immédiatement après, Moïse poursuit avec les détails qui touchent à la construction du Tabernacle de Dieu.
     

    En fait le Seigneur juxtapose les commandements liés au Michkan et au shabbat. Les érudits juifs ont évidemment remarqué la correspondance, qui de surcroît est soulignée par une particularité textuelle liée au mot « ouvrage » (mélakha) en hébreu. Le mot mélakha est utilisé pour décrire le travail nécessaire à la construction du Michkan (par exemple en Ex 35:21, 35:31, 35:33, 35:35, 36:1, 36:2, 36:3, 36:4, 36:5, 36:6, 36:7, 36:8). Ce même mot -mélakha- est également utilisé lorsque Moïse enseigne les lois d'observance du shabbat. Ce mot clé qui n'est pas seulement l'expression principale des travaux interdits le shabbat, mais aussi sur les autres jours saints du calendrier juif. C’est une expression singulière difficile à cerner en français et qui s’apparente à une forme passive du travail qu’on pourrait traduire par : l’ouvrage sera fait. Le travail en général est désigné par un autre mot, avodah, ou encore asso qui signifie faire. Les rabbanim en ont déduit que c’est les travaux qui sont liés au Tabernacle qu’il faut proscrire. L’ouvrage, mélakha, lié au Michkan, donne donc son sens au shabbat et lui confère un caractère de sainteté. Cette sainteté est soulignée particulièrement dans le chapitre 31 : 15 de l’Exode : « Six jours l’ouvrage sera fait et le septième jour: shabbat shabbatôn consacré à IHVH-Adonaï,  tout faiseur d’ouvrage le jour du shabbat, mourra, il mourra » (Chouraqui). Ici on parle de shabbat shabbaton, un jour de repos complet où même Dieu se repose, car ce jour la manne ne sera pas dispensée. Tout contrevenant mourra, il mourra ! Répété deux fois, cela souligne le lien avec le shabbat répété également deux fois, shabbat shabbaton. Au verset 14 le Seigneur ajoute que celui qui fait mélakha le shabbat sera retranché du peuple. Un commentaire de Rachi, explique le shabbat shabbaton comme une construction grammaticale similaire à celle qui est employée pour désigner le lieu très saint. Derrière le rideau où l'arche s'installa, le lieu est appelé le Kodesh Kodeshim. Si le mot Kodesh signifie saint, alors Kodesh Kodeshim signifie le plus haut degré de sainteté, et donc, si le shabbat est un jour de repos, alors Shabbat Shabbaton représente le repos total, un repos dans la sainteté total. Le shabbat est donc une ordonnance de sainteté qui dépasse largement le cadre du travail profane.

     
     
    Le travail profane devient même pour un peuple soumis aux ordonnances divines, une extension du shabbat, car mélakha et Michkan son indissociables. En étudiant les instructions détaillées que Dieu donna à Moïse pour la fabrication du Sanctuaire, la michna (shabbat 73a) identifie trente-neuf melakhot – catégories de travail créatif – qui intervenaient dans l’élaboration du Sanctuaire. Celles-ci comprennent : toutes les étapes du travail agricole, depuis le labour et les semailles jusqu’à la moisson, le vannage et la cuisson ; le tissage et la couture, l’écriture, la construction et l’allumage d’un feu. Les 39 melakhot et leurs dérivées constituent le fondement et le cœur des lois du repos du shabbat. Ainsi on travaille premièrement pour le service du Seigneur et après pour soi-même. Le shabbat devenant le sceau de cette perfection dans la communion divine. C’est pourquoi on peut dire que le shabbat est à la fois un signe et une alliance.


    Si on comprend le sens premier du shabbat selon son lien direct avec le Tabernacle, on comprend donc que le but premier du peuple de Dieu est d’œuvrer à son élaboration et non à vaquer à des activités terrestres d’enrichissements ou d’amusements. Le travail terrestre est donc un moyen utile à notre subsistance, mais ne doit en rien être notre but. La théorie de la prospérité véhiculée par des télé-évangélistes multimillionnaires qui affirment que plus que vous êtes riches, plus vous êtes bénis de Dieu, est à une année-lumière du principe de l’ouvrage que Dieu attend de l’homme. En fait, si vous agissez ainsi et que l’enrichissement est le but de votre existence, vous vous retranchez vous-même du peuple de Dieu et n’êtes pas digne de faire shabbat. C’est une des raisons qui amènent les juifs à dire qu’un non-juif ne peut pas faire shabbat, car son esprit est tourné ailleurs que vers la sainteté de Dieu et qu’il ne peut pas participer à l’œuvre de construction du Tabernacle ou du Temple. Cet argument est cependant une arme à double tranchant, car elle prévaut également pour les juifs et explique grandement pourquoi le peuple fut mis à l’écart pendant les 2000 ans du temps des nations.
     


    Comme le sens spirituel du shabbat fut enseigné progressivement aux Hébreux dans le désert en passant de la manne au Tabernacle. Le sens spirituel du Tabernacle lui-même doit être enseigné aux hommes afin qu’ils comprennent quelle est la dimension réelle du shabbat. Le Tabernacle du désert fut construit selon un modèle montré dans le ciel, qui deviendra lui-même le modèle du Temple de Jérusalem, qui finalement enseignera aux hommes ce qu’est réellement le Temple que Dieu désire de tout Son cœur. L’édifice de pierre ne peut contenir l’Esprit Saint de Dieu qui est éternel, seul un ouvrage de dimension spirituelle et ayant le même caractère divin, et donc éternel, peut le recevoir, c’est le cœur de l’homme. L’homme selon le cœur de Dieu devient donc le réceptacle de Son Esprit et in fine le Temple du Dieu vivant. Or c’est précisément ce qui advint avec Yeshoua. Matthieu 3 : 16  Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17  Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.

     
     
    Le Germe annoncé par Zacharie vient de poser la base du Temple éternel en Christ. Puis par son sacrifice volontaire le jour de Pessah, le Mashiah gagnera le titre de souverain sacrificateur de manière perpétuelle et la pierre de faîte sera posée. En Yeshoua hamashiah le temple entre dans sa dimension spirituelle parfaite et définitive. Hébreux 8 ; 1 Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 2  comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. 3  Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; d’où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à présenter. 4  S’il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi 5  lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu’il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne.



    Le Tabernacle qui fut construit selon le modèle divin symbolisait une porte d’entrée ou un chemin qui conduisait à Dieu. Les sages israéliens ont donc donné symboliquement des noms aux trois rideaux du Tabernacle qui permettent de passer progressivement du parvis extérieur au Lieu Très Saint. Ces trois noms sont : Dére’e, Emet, ‘Haï. Ce qui signifie le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est pourquoi Jésus reprend, le principe pour lui-même en Jean 14 : 6  Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 7  Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. 8  Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9  Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ?

     
    Jésus est donc l’expression physique du Père, Son habitation terrestre. Le nouvel Adam qui forme l’image de Dieu. En Christ nous entrons dans une alliance nouvelle qui inaugure un Temple nouveau, ce qui en rien annule la Loi, mais la confirme. Matthieu 5 : 17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18  Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. 19  Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.

    Jésus reste donc parfaitement dans le cadre de la Parole, car comme représentation physique du Temple de Dieu, il ne peut en être autrement. Le Tabernacle était appelé Hamichkan bamidbar, ce qui signifie le tabernacle dans le désert. Le mor bamidbar peut également être compris comme : « dans celui qui parle » ou « dans le parlant ». La racine étant davar qui signifie la parole. Le Michkan devient alors d’une certaine manière un sanctuaire dans la Parole, ou l’expression physique du Verbe. On comprend alors pourquoi Jean dans son évangile présente Jésus sous cette forme : Jean 1 : 14  Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père

     
     
    Puis de Christ sera pris une Epouse qui formera, de la pierre d’angle à celle de faîte, le corps du Temple nouveau. 1 Pierre 2 : 4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ; 5  et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. 6  Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus. 7  L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle, 8  Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale ;  ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés. 9  Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, 10  vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu.
    Pour Jésus Christ qui est l’expression du Verbe et qui n’est pas venu pour abolir la Loi, le shabbat dans son principe prend une dimension nouvelle si on l’associe à sa personne. Comme le sacrifice du Christ a instauré une alliance nouvelle, le shabbat doit donc être considéré pour ce qu’il est, un signe qui confirme cette nouvelle alliance entre Dieu et Son peuple. Le shabbat fait donc de vous un peuple saint si le but de votre existence est d’être à l’ouvrage pour la construction du corps du Christ établi comme Temple nouveau.
    Exode 31 : 16  Les enfants d’Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. 17  Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité ; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour, il a cessé son œuvre et il s’est reposé.  Si le signe du shabbat doit durer à perpétuité, on comprend alors qu’il dépasse le seul ouvrage lié à la construction de la tente du Tabernacle ou du temple de pierre à Jérusalem. Car alors le caractère de sainteté du shabbat s’arrêterait le jour où l’ouvrage serait achevé. Il y a donc forcément une dimension supérieure liée au shabbat et qui renvoie à l’œuvre de la création dans son entier. Pendant six jours Dieu est à l’ouvrage, lié au principe défini pour le shabbat, on pourrait dire que pendant six jours Dieu construit Son Tabernacle et une fois celui-ci achevé, Il se repose.

     
     
    Dans son principe, le shabbat établi comme loi perpétuelle pour les hommes, est la confirmation que Dieu est encore à l’ouvrage de Son Temple aujourd’hui, puisqu’Il demande explicitement à Son peuple d’interrompre tout mélakha, comme si le Tabernacle était toujours encore en phase de construction. Il y a donc dans la compréhension du principe de la création, une forme liée à l’ouvrage que Dieu attend de Son peuple, soit une œuvre qui n’est pas terrestre, mais spirituelle. Ramener les six jours de la création à la seule considération des choses que l’œil peut voir, est une perception purement terrestre des choses. En fait le Seigneur image dans un sens symbolique les choses et attend de nous que nous nous élevions spirituellement afin qu’Il puisse nous révéler le vrai sens de Sa pensée et la profondeur du Verbe. Dans le premier jour apparaît la lumière, le quatrième les luminaires et dans le septième vient le shabbat. Si on ouvre le dernier livre de la Bible qui est celui de la Révélation, on retrouve le schéma de la création dans son sens spirituel. Dans les premiers chapitres Jésus apparaît au milieu des chandeliers qui symbolisent la lumière, au chapitre 12 apparaissent les luminaires sous la forme de l’Épouse et dans les derniers chapitres on entre dans le millénium et donc le shabbat. Ainsi, si le millénium peut être défini comme le dernier jour, alors un jour peut être défini comme ayant 1000 ans et c’est précisément ce que révèle 2 Pierre 3 : 8 « Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. » L’ouvrage de Dieu dans la création est donc de se donner une Épouse qu’Il construira comme Son Temple depuis Adam, jusqu’à nos jours, soit 6000 ans actuellement ou 6 jours pour l’Éternel. Le sixième jour étant celui où l’homme apparaît, implicitement on comprend qu’en l’homme Dieu peut se reposer. Ceci implique forcément le peuple juif, mais également ceux parmi les nations qui ont accepté Yeshoua comme le Mashiah.

     
     
    Si l’Épouse est le mélakha divin bâti pour être le Temple de Dieu, alors Christ dans son absolu est à la base même de toute la création et la conditionne, puisque l’Épouse est tirée de Lui. Hébreux 1 : 1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, 2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. Si le monde existe, c’est parce que Dieu l’a façonné pour le Christ qui est l’expression corporelle de Son amour et que par extension il se reporte sur son Épouse. La Loi elle-même qui s’articule dans le décalogue autour du shabbat, souligne cette évidence et c’est ce que Jésus rappelle en Matthieu 22 : 36  Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? 37  Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38  C’est le premier et le plus grand commandement. 39  Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40  De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
    Le fond de la compréhension du shabbat est donc là, dans l’amour de Dieu pour Son peuple. Le shabbat est une extension terrestre de ce que Dieu fait dans Sa création, une projection de ce que Dieu accomplit dans le Ciel et une forme de prémices du millénium. Le premier jour l’Esprit de Dieu planait sur la surface des eaux et le dernier Il se repose comme un aigle qui s’arrête de planer. Il ne s’agit pas alors de se demander de « quoi » Dieu se repose, mais sur « qui » Dieu se repose dans Son shabbat. Le sixième jour l’homme est formé et alors l’Esprit de Dieu peut se reposer en lui. Toute la création prend alors. Si pendant le shabbat,  les hommes arrêtent le travail profane pour avoir un cœur bien disposé à recevoir l’Esprit Saint de Dieu, alors l’homme devient l’expression physique du mélakha divin, Son tabernacle terrestre. Par la prière, la louange et l’étude du Verbe, l’Esprit Saint prend possession de Sa demeure et forme la Shékinah. Le terme Shekinah dérive de la racine hébraïque shakan. En hébreu biblique, le mot signifie littéralement être installé, habiter, ou résider, et a donné par extension le mot michkan, le tabernacle. Dieu présent dans Son Temple forme donc la Shekinah, mais le lieu de la Shekinah est avant tout « au plus haut des cieux » et c’est par un abaissement que le Dieu transcendant se révèle en se rendant réellement présent au milieu des hommes. La Shekinah, certes, est la Présence de Dieu, mais cette présence n’est pas ontologiquement autre chose que Dieu présent. Le shabbat en Yeshoua est donc aujourd’hui la forme nouvelle de la Shekinah.

     
     
    L’ère messianique en Yeshoua révèle ce qu’est en réalité le Temple de Dieu, le judaïsme n’ayant été que la nécessaire étape à la compréhension de l’œuvre du Christ. À partir de là on comprend pourquoi le Temple, la ville et même tout le pays des juifs furent détruits en l’an 70. Le principe fondamental que Dieu est UN, interdisait ontologiquement la présence simultanée deux peuples coexistant dans des fois divergentes. Le christianisme est l’aboutissement du judaïsme et donne tout son sens au mélakha divin. En expulsant Jésus Christ de son sein, les juifs ont rejeté Dieu et se sont mis sous les pires malédictions de Deutéronome 28 : 15 si tu n’obéis point à la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage: 32  Tes fils et tes filles seront livrés à un autre peuple, tes yeux le verront et languiront tout le jour après eux, et ta main sera sans force. 33  Un peuple que tu n’auras point connu mangera le fruit de ton sol et tout le produit de ton travail, et tu seras tous les jours opprimé et écrasé… 37  Et tu seras un sujet d’étonnement, de sarcasme et de raillerie, parmi tous les peuples chez qui l’Éternel te mènera… 41  Tu engendreras des fils et des filles ; et ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité. 42  Les insectes prendront possession de tous tes arbres et du fruit de ton sol. 43  L’étranger qui sera au milieu de toi s’élèvera toujours plus au-dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas ; 44  il te prêtera, et tu ne lui prêteras pas ; il sera la tête, et tu seras la queue… 60  Il amènera sur toi toutes les maladies d’Égypte, devant lesquelles tu tremblais ; et elles s’attacheront à toi… 62  Après avoir été aussi nombreux que les étoiles du ciel, vous ne resterez qu’un petit nombre, parce que tu n’auras point obéi à la voix de l’Éternel, ton Dieu. 63  De même que l’Éternel prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, de même l’Éternel prendra plaisir à vous faire périr et à vous détruire ; et vous serez arrachés du pays dont tu vas entrer en possession. 64  L’Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre ; et là, tu serviras d’autres dieux que n’ont connus ni toi, ni tes pères, du bois et de la pierre. 65  Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille, et tu n’auras pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds. L’Éternel rendra ton cœur agité, tes yeux languissants, ton âme souffrante. 66  Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence. 67  Dans l’effroi qui remplira ton cœur et en présence de ce que tes yeux verront, tu diras le matin : Puisse le soir être là ! et tu diras le soir : Puisse le matin être là ! 68  Et l’Éternel te ramènera sur des navires en Égypte, et tu feras ce chemin dont je t’avais dit : Tu ne le reverras plus ! Là, vous vous offrirez en vente à vos ennemis, comme esclaves et comme servantes ; et il n’y aura personne pour vous acheter.

     
     
    Les malédictions qui frappèrent le peuple juif depuis près de 2000 ans, ne représentent rien d’autre qu’une forme de Pâque inversée où le peuple juif est devenu ennemi de Dieu, qui le ramène Lui-même vers l’Égypte. Le simple fait de pratiquer encore le shabbat dans ces circonstances, revient à jeter de l’huile sur le feu de la colère divine et ajouter du malheur au malheur. À Rome, les esclaves juifs étaient battus pour leur refus de travailler le jour du shabbat. Dans l’Espagne de l’Inquisition, les Juifs secrets (les « anoussim ») se réunissaient dans des souterrains pour allumer les bougies de shabbat et faire le kiddouch. Sous le régime soviétique, les Juifs ont subi la faim, l’emprisonnement, l’exil en Sibérie et pire encore du fait d’être considérés comme des « parasites religieux », c’est-à-dire comme des gens qui ne travaillent pas le shabbat. Même à Auschwitz, des Juifs ont déployé des efforts surhumains pour sanctifier le jour du shabbat. Et pourtant, il a été dit que « plus que les Juifs ont gardé le shabbat, le shabbat a gardé les Juifs ». Cependant les fait sont têtus et ont pourtant clairement prouvé le contraire. Le fait qu’un reste soit conservé au sein du peuple juif n’est pas lié au shabbat ou à l’observance du judaïsme, mais à Dieu qui reste fidèle même quand le peuple est infidèle.

     
     
    On constate que dans le melakha divin pour construire Son  nouveau tabernacle, Il démonte d’abord l’ancien temple de pierre à Jérusalem, puis « démonte » le peuple juif en le dispersant au sein  des nations. Puis l’Éternel rebâtit en Yeshoua le nouveau Temple au travers de Son Église et le retour du peuple juif en Israël annonce l’achèvement du melakha divin. Pour les Israélites, le Deutéronome, puis les prophètes, ont prédit le retour de l’exil (Dt 30.4s). Mais la visée de ces textes va bien au-delà. Le Seigneur se propose de renouveler totalement son peuple. Pour ce faire, il va faire un tri au sein de son peuple. Ce thème du tri est particulièrement présent chez Michée, Esaïe et Ezéchiel (Mi 2.12; 4.6s; 5.7; 7:18; Es 65:1-16; 66; Ez 34:17-22).
    Un autre thème s’y associe, celui du reste, que l’on rencontre chez la plupart des prophètes: le jugement de Dieu réduira Israël à un reste et c’est ce reste, et non pas tout Israël, qui bénéficiera du salut à venir (Es 10:22; Mi 2:12; 4:6s; 5:6s; 7:18; So 2.7,9; 3:12s…).  Un premier tri est effectué par ceux qui ont fait leur alyah en Israël. Mais les Juifs rentrés d’exil ne constituent pas encore le reste qui doit bénéficier du salut eschatologique. Un nouveau tri doit avoir lieu qui ne laissera subsister qu’un reste au sein du reste des Juifs rentrés d’exil (Za 13:7-9; Ml 3:3-5). Ce tri est nécessaire pour séparer les haredim appelés « ultra-orthodoxes », qui rêvent de la reconstruction du temple à Jérusalem et du strict respect du shabbat comme d’une mitsva, d’avec les juifs messianiques en Yeshoua. La reconstruction du temple de pierre à Jérusalem, n’aura pour effet que de révéler le fruit de l’arbre de la connaissance, l’antéchrist qui viendra s’y faire oindre comme roi. Au terme des jours  on se retrouvera donc avec une situation identique à celle qui prévalut dans le chapitre trois de la Genèse, avec un nouveau Caïn et un nouvel Abel. Mais une cette fois c’est Caïn qui périra et Abel qui régnera comme seul fils légitime de Dieu.

     
     
    Cependant les juifs messianiques nous apportent maintenant ce qui manquait encore au sein des nations pour restaurer définitivement l’Église du Christ, soit le shabbat. Etape essentielle pour revenir à une nouvelle Pentecôte. Car les juifs ne furent pas les seuls à dénaturer le sens du Verbe et vider de sa substance le sens du shabbat. Les chrétiens après avoir été expulsés des synagogues ont rapidement perdu leur base apostolique et ont été happés par l’adversaire et le monde romain, ce qui les amena eux-mêmes dans les ténèbres du Moyen Âge et très loin du shabbat. Nous avons donc eu pendant une longue période une situation où le shabbat avait cessé de représenter la Shekinah. Car les juifs respectaient le shabbat, mais sans avoir l’Esprit Saint et un reste de chrétiens avaient encore l’Esprit Saint mais sans le respect du shabbat. Aujourd’hui on peut considérer que Dieu remet Son peuple en phase avec le Verbe. Restaurer le shabbat et le cycle des fêtes de l’Éternel en Yeshoua, revient à reconstruire le Temple spirituel du Christ, tel qu’il fut établi par Jésus et les apôtres. On revient au point d’origine et la Shekinah se reforme dans la kehila (l’assemblée) pour redonner au shabbat tout son sens.
     
    Source: http://schoenelblog2.blogspot.fr/2015/02/le-sens-du-shabbat-6.html
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