L’idée est apparue dès les premiers siècles de notre ère, mais de manière très isolée. Parmi quelques personnalités de l’antiquité, on retiendra principalement Méliton de Sardes (apologète chrétien de la seconde moitié du 2e siècle) dont certains enseignements vont servir de fondement à l’établissement d’une théologie de l’empire chrétien qui sera développée un peu plus tard par l’entourage de l’empereur Constantin Ier. Méliton de Sardes est également connu comme l’un des premiers théologiens à accuser les Juifs d’avoir « tué Dieu », (dans sa fameuseHomélie de Pâque), ce qui donnera naissance à une vision antisémite qui va s’installer dans la tradition chrétienne, ainsi qu’à une théologie de la susbtitution[3].
Meliton de Sardes
Eusèbe de Césarée (théologien et apologète chrétien début 3è siècle), un des dignitaires chrétiens les plus proches de l’empereur Constantin Ier (qu’il a beaucoup flatté dans la Vie hagiographique qu’il lui a consacré), sera le véritable théoricien de « l’Empire chrétien » et de la « mission divine » supposément confiée par Dieu à Constantin. Il s’agit d’une confusion entre le « faites de toutes les nations des disciples »[4] et le désir de christianiser le monde, ce qui n’est pas la même chose. L’Histoire a démontré de manière évidente tous les effets pervers de ce dominionisme-là, dont la cascade de conséquences (conquêtes, guerres, croisades, persécutions) a commencé avec une interprétation déséquilibrée du dessein divin. Nous devons nous souvenir de ces fruits, car il s’agit de la même semence spirituelle qui cherche à se relever et à prospérer aujourd’hui.
Plus récemment, cette thèse a refait son apparition dans les années 80 aux États-Unis, qui sont devenus le véritable foyer de son renouveau, grâce à une modernisation du concept et une hyper-spiritualisation du message — pensé comme une “stratégie missionnaire” et une “guerre de reconquête de territoires spirituels” — par quelques ministères influents, regroupés aujourd’hui dans le mouvement appelé « la Nouvelle Réforme Apostolique » (en anglais : N.A.R / New Apostolic Reformation).
Le terme «dominionisme» (peu utilisé en français) vient du mot «dominion», qui se trouve dans plusieurs versions anglaises de la Bible, par exemple dans Genèse 1/28 : « Et Dieu les bénit; et Dieu leur dit: Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre et l’assujettissez, et dominez («have dominion») sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, et sur tout être vivant qui se meut sur la terre ».
C’est principalement sur ce verset que repose la théologie dominioniste : on considère que le mandat d’autorité sur les nations est revenu à chaque croyant, en Jésus-Christ, depuis que ce dernier a remis les clés à Pierre, symbolisant l’Église : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Matthieu 16/18, 19). Cet argument se trouverait renforcé par Ps. 2/8 : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage » : en Christ, dans lequel chaque chrétien se trouve (nous dit-on, sans trop préciser ce qu’on entend par “chrétien”), cette prière peut être faite et exaucée. Le dominionisme considère que le peuple de Dieu est appelé à être la tête et non la queue[5], il doit donc gouverner. Sur cette base, il appartient donc au peuple racheté de reprendre concrètement l’autorité encore abusivement détenue par le diable, par une conquête de l’ensemble des différentes sphères de la société. Ces points sont enseignés par exemple dans le livre « Quand le ciel envahit la terre » de Bill Johnson de Bethel Church[6].
Selon les enseignants du mouvement N.R.A., Dieu restaurera la puissance de l’église originelle pour les croyants qui se lèveront dans cette guerre de reconquête, en accordant la restitution de signes et de miracles semblables à ceux qui étaient présents dans l’église originelle.
« Un nouveau mouvement de signes et prodiges arrive qui est nettement supérieur à celui que l’on pouvait voir à l’époque des évangélistes post seconde guerre mondiale. Des centres de guérison que l’on construira partout dans le monde, des centres dédiés à la prière pour les malades et à la délivrance, seront une part du fruit de ce mouvement …Une des particularité de ce mouvement sera la résurrection des morts. Ceci mettra fin à la stérilité de l’église et il en résultera une si grande fécondité au point que des villes entières vont se tourner vers Christ et être transformées. Ce mouvement de Dieu sera tellement puissant que l’église se rassemblera dans des stades lors des cultes…. Cela croîtra en dehors de ce que certains appellent le «Mouvement des Saints», dans lequel un grand nombre de croyants ordinaires seront mobilisés afin de gagner les perdus, de chasser les démons et de guérir les malades. » (Cindy Jacobs, ministère prophétique du N.R.A., dans “Les Généraux de l’Intercession”[7]).
Dans le dernier étage de la «fusée» dominioniste se trouve une vision plus mystique : selon certains enseignements, Dieu a prévu d’opérer une transfiguration/transformation spirituelle complète de cette église, dont les membres revêtiront des corps incorruptibles à un certain moment de leur ministère terrestre. Ils seront comme le Seigneur, et marcheront avec un pouvoir créateur, celui de la Parole.
Ces points particuliers ont été jadis au centre de communications prophétiques oubliées d’une mystique anglaise appelée Jane Leade (1623-1704)[8]. Ils ont réapparu dans les messages surinterprétés de quelques revivalistes du XXème siècle, comme par exemple William M. Branham[9], ou John G. Lake[10], dont les ministères étaient remplis de miracles et de guérisons. Aujourd’hui, ces “vérités” sont relookées et proposées (vendues en réalité) aux chrétiens dans des livres à succès, comme ceux de Rick Joyner[11], ou de Bill Johnson.
Dans les milieux chrétiens américains où il est enseigné, le dominionisme a pour objectif de pénétrer concrètement les sphères de pouvoir (législatif, politique…) afin de prendre véritablement le contrôle du gouvernement. C’est pourquoi on soupçonne les évangéliques qui en font la promotion de travailler à l’instauration d’une théocratie qui ne dit pas son nom[12]. Ce qui est bien évidemment rejeté par la société laïque, dont les médias (et les opposants politiques, en l'occurrence le camp démocrate) traquent les chrétiens aux discours considérés comme fanatisés, comme ceux de Bill Hamon :
« Maintenant commençons à prier ardemment que la domination totale de Son royaume soit établie effectivement sur toutes les nations et peuples de la terre […] Ils prieront et déclareront que c’est le temps pour que soit établi le royaume de Dieu sur toute la terre par l’autorité et le ministère délégué de l’église de Christ » (Bill Hamon[13], impliqué dans la Nouvelle Réforme Apostolique, depuis le début du mouvement).
Le dominionisme/Royaume Maintenant/Restaurationnisme qui s’est développé aux États-Unis est assez bien résumé par « la vision des 7 montagnes », rendue populaire à l’origine par C. Peter Wagner, qui est un des initiateurs de la « Nouvelle Réforme Apostolique ». Elle fait l’apologie de cette nouvelle manière d’envisager le christianisme, en exhortant les chrétiens à reconquérir les 7 sphères de pouvoir, de puissance et d’autorité: la Famille, l’Éducation, la Politique, les Affaires (l’économie), les Médias (la communication), la Culture (les Arts et spectacles), et la Religion (dans son sens moral et spirituel). Extrait :
«Les sept montagnes sont sept lieux de territoire primordial et stratégique qui vont façonner la pensée des pays. Celui qui s’empare de ces lieux élevés – un ou deux lieux – possède alors un effet de levier et peut façonner une nation entière. Et ceux qui s’emparent de ces lieux élevés sont un reste.
[…] Je me suis mis à enquêter à propos de l’influence gay, j’ai réalisé ceci : ils ont un agenda, et il s’agit de prendre les hauts lieux. Ils savent que si on obtient de la légitimité au sein du gouvernement, dans les arts, dans les affaires, dans l’éducation, on peut changer la structure mentale des gens. Du coup, leur stratégie est de se positionner dans les hauts lieux, alors que les chrétiens sont encore débattre à propos du rôle de l’église dans le monde. Nous avons ce truc à propos de la séparation de l’église et de l’État. Et nous avons l’impression que nous devrions être ces petites personnes bien sages le dimanche et après, du lundi au samedi, quelque chose de complètement différent. Nous créons un genre d’apathie qui empêche la transformation de la culture.
[…] Étant donné que toutes les alliances que Dieu a conclues avec l’humanité étaient des alliances en vue de la domination du monde, il ne fait aucun doute que la Nouvelle Alliance comprend le même mandat […] pourquoi Jésus donnerait-il à ses disciples le mandat de faire de toutes les nations des disciples, si l’AntiChrist et la Bête de l’Apocalypse s’apprêtaient à prendre le dominion de ces nations ? Seule, l’Épouse rachetée du Christ détient le mandat de l’autorité venant de Dieu pour faire une chose pareille !»[14].
C’est dans la pensée du théologien Abraham Kuyper[15] (1837-1920), qu’on retrouve les fondements de la vision dominioniste actuelle, comme l’explique le sociologue chrétien Philippe Gonzales[16] : Kuyper préconisait, par exemple dans ses Conférences sur le Calvinisme, « que la tâche qui incombe au chrétien régénéré, bénéficiaire d’une grâce particulière qui lui confère le salut, consiste à reprendre le mandat confié à l’humanité là où nos premiers ancêtres l’avaient laissé » (allusion à Gen. 1/28). A. Kuyper évoquait également d’investir des sphères telles que : le politique, la science ou encore l’art, y ajoutant la famille et l’économie.
Peter Wagner n’a donc rien inventé, mais il a astucieusement remis au goût du jour une conception ancienne, en lui donnant une apparence prophétique. Selon Wagner, la conquête des 7 montagnes doit conduire à la victoire sur les ennemis de Christ, sur tous les terrains où ils sont aujourd’hui implantés. Le dominionisme prédit la victoire du corps de Christ — donc la victoire de Christ — si bien que la conception de Son Retour pourra alors être abordée, dans certains enseignements, différemment : en effet, si Christ est déjà là, victorieux (par Son Corps qui est l’Église), avec Ses ennemis sous Ses pieds, il n’a donc pas besoin de revenir pour donner la victoire… Cqfd. Cela entraîne donc la nécessité de reconsidérer l’interprétation du retour physique du Seigneur, de l’Enlèvement, du Millénium, du rôle de Satan, de l’Antichrist, et globalement de la compréhension de l’ensemble de la situation finale.
« Le Royaume de Dieu, c’est ici et maintenant ! Les 7 montagnes de la société doivent être influencées et dominées par le Royaume de Dieu » (Chuck Pierce sur son site ‘’Glory of Zion International Ministries’’ à la rubrique ‘’What we believe’’ ).
Le mandat pour l’appel missionnaire a donc été récupéré et mué donc en une exhortation à investir les sphères qui composent le monde social pour accéder aux leviers d’influence. Et, par une inversion spectaculaire, ce mandat est devenu la caution servant à «discipliner» les nations, c’est-à-dire à considérer ces dernières et leurs cultures respectives comme des entités qu’il s’agirait de convertir et, donc, de «transformer» en ciblant leurs institutions[17].
Il faut reconnaître que plusieurs idées sont intéressantes et importantes dans la théologie dominioniste : les chrétiens peuvent-ils attendre que le monde se porte mieux s’ils ne s’impliquent pas dans son fonctionnement ? Cette réflexion pertinente remet en question une certaine attitude déséquilibrée de l’évangélisme, qui a consisté à réduire la vie chrétienne à l’individu, et à provoquer un retrait de la société dans une attente de l’au-delà.
On comprend bien que si le christianisme abandonne la gestion de la Culture, de l’Éducation (par ex), à des responsables sans morale, sans valeurs, il ne doit pas s’étonner que le terrain soit occupé par son ennemi. Il serait effectivement absurde de se désintéresser du fonctionnement de la société, pour s’installer ensuite dans une posture critique, voire condamnatrice, de ses écarts ou de ses dysfonctionnements.
La dégradation morale de la société et la perte d’influence du christianisme devraient appeler logiquement une réaction de la part de ceux et celles qui ont été appelés à être « la lumière du monde »[18].
On ne peut donc qu’adhérer à l’appel pour un engagement plus grand, une implication accrue des chrétiens dans leur sphère d’influence, afin d’y diffuser «la bonne odeur de Jésus-Christ», mais il en est autrement d’une vision qui transformerait la mission initiale d’annoncer Christ, en conquête du Monde pour Christ. Car la Bible, en nous décrivant prophétiquement un Monde de la Fin qui doit être détruit — parce qu’il est opposé à Dieu et qu’il rejette le Fils[19] — ne nous encourage pas à croire qu’il peut être christianisé (ni même d’être simplement et politiquement gouverné par une force appelée le christianisme). En réalité c’est le contraire que nous dépeignent les prophéties finales (par ex :1 Timothée 4 et 2 Timothée 3/1).
La question est donc de savoir si la vision des 7 montagnes est inspirée par le Saint-Esprit ou par le pragmatisme chrétien[20], qui ne vise pas forcément à la glorification de Jésus-Christ, mais qui peut avoir pour objectif la défense et la promotion du christianisme, de ses valeurs, de sa vision, et l’hégémonie de son modèle. Les deux dynamiques sont parfois très proches et semblent interdépendantes, utilisant la même rhétorique. Et il est parfois difficile de discerner entre l’une et l’autre, ce qui fait penser à certains (de plus en plus nombreux) que cet exercice de discernement est vain et inutile : si ça sert le christianisme, alors ça sert Dieu, et il ne faut pas chercher plus loin.
Un des objectifs de cet article est justement de démontrer le contraire : ce n’est pas parce que nous avons les mêmes mots pour évoquer le même concept, que nous sommes porteurs de la même foi. Servir “l’œuvre du Seigneur” n’équivaut pas toujours à servir “le Seigneur de l’œuvre”.
« Nous sommes déjà dans le Royaume ; l’éternité, c’est maintenant » : cette citation, qui ne serait reniée par aucun apôtre du dominionisme, est tirée du livre “L’esprit de l’athéisme[21]”, du philosophe français André Comte-Sponville, qui dit avoir perdu la foi à 18 ans, mais qui en a conservé certains vestiges — ce qui prouve qu’on peut parler comme un chrétien, recourir à certains concepts chrétiens, sans l’être le moins du monde, et finalement ne prôner qu’une spiritualité laïque.
Le point qui doit donc attirer notre attention et exercer notre discernement, dans le message du dominionisme moderne, ce n’est pas l’exhortation à l’action, à l’engagement, à l’implication — qui constitue la part destinée à recueillir l’assentiment du plus grand nombre — mais c’est le moteur, et la direction où il professe de nous conduire. Pour cela, il est nécessaire de le confronter avec la révélation globale des Écritures : « La somme de ta parole, c’est la vérité »(Ps. 119/160) et ne pas nous laisser abuser par l’emploi de quelques versets opportunément produits pour les besoins de la cause. Ou par un raisonnement humain.
« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » (Colossiens 2/8)
« Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles …» (Colossiens 2/18).
«… nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration [présentée comme telle, c’est-à-dire par quelqu’un qui dit la tenir de Dieu], soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, » (2 Thess).
D’après les apôtres, prophètes et enseignants regroupés dans le mouvement N.R.A. (Nouvelle Réforme Apostolique), Dieu veut changer la perception et l’expression du christianisme moderne : il veut le faire maintenant, et en une seule génération. Ces hommes et femmes, prophètes, enseignants, pasteurs, sont unis par la conviction qu’ils sont conduits par Dieu pour être les acteurs de ce nouveau déploiement de l’Esprit.
« Le Seigneur m’a dit simplement : Je transformerai la compréhension et l’expression du christianisme sur la terre en une génération[22] […] . La plupart des non-croyants estiment que l’Église est complètement à côté de la plaque et n’a rien à apporter au monde moderne. Dieu changera la façon dont les non-croyants perçoivent l’Église. Ils seront à nouveau témoins de la puissance tout à la fois merveilleuse et terrifiante de Dieu dans l’Église. Ils auront une compréhension bien différente du christianisme, avant que Dieu en ait fini avec cette génération » (Mike Bickle, fondateur de “International House of Prayer”.)
« Ce qui est sur le point d’arriver sur la terre n’est pas simplement un nouveau réveil mais une véritable révolution. La vision [des 7 montagnes] a été donnée afin de commencer à réveiller ceux qui sont destinés à changer non seulement le cours mais aussi la définition même du Christianisme » (Rick Joyner, Morning Star Ministries).
Le «surnaturel de Dieu» est un élément-clé du dispositif dominioniste. La présence de cette puissance est espérée et attendue lorsque ce mouvement s’exprimera pleinement, mais elle est aussi revendiquée dans son inspiration, notamment sur le plan prophétique : ce sont les courants qui ont donné naissance aux mouvements de «la Pluie de l’Arrière-Saison», de «la Manifestation des Fils de Dieu», de «l’Armée de Joël», ou du «Royaume Maintenant», qui sont controversés, parfois taxés d’hérésies, et qui sont cependant aujourd’hui recyclés dans la Nouvelle Réforme Apostolique.
Pourquoi le dominionisme recueille-t-il aujourd’hui l’assentiment d’un nombre croissant de chrétiens charismatiques ? Parce que cette vision ouvre un champ d’espoir nouveau avec la promesse d’y trouver la gloire; elle compense ainsi la perte de l’onction de Pentecôte, dont les grandes manifestations, ministères de guérison, de prodiges et de miracles ont disparu avec les derniers acteurs qui sont partis dans la gloire, dans les dernières décennies du XXè siècle — c’est-à-dire au moment de l’émergence du mouvement N.R.A.
La seconde génération qui a émergé est celle qui a connu le recul inexorable du réveil, comparable à une marée qui se retire, parce que dans le même temps, les éléments de la société post-moderne ont émergé, et se sont immiscés dans le camp des saints : consumérisme, individualisme, humanisme, égocentrisme, règne de l’émotionnel, recherche du plaisir religieux, psychologisation de la Parole de Dieu. Dans cette génération, les miettes du réveil subsistent encore, qui entretiennent une soif et une espérance. Cependant, le refus de devenir les gestionnaires du déclin poussera ces acteurs-là à chercher une manière de réinventer le christianisme, un peu à la façon d’Aaron qui se laissa entraîner par le peuple, parce que l’onction de Moïse était depuis trop longtemps absente[23]. Un nouveau Dieu a surgi de cette initiative, à figure animale, ce qui signifie en langage biblique qu’il est humanisé [24], tout comme la vision dominioniste est une humanisation du dessein divin de faire des disciples. Les mobiles sont en tous cas les mêmes. Il fallait changer la compréhension et l’expression de leur Dieu, car la tension de la foi, de l’attente et de l’obéissance étaient devenues insupportables. Pour permettre la survie de leur religion, la forme du Dieu est changée, mais pas son nom, c’est toujours «l’Éternel qui t’a fait sortir d’Égypte» proclamé prophétiquement sous les acclamations d’un peuple soulagé.
L’analyse des réveils du passé, notamment du siècle dernier, montre que ce n’est pas parce que les chrétiens s’engagent en politique qu’un pays change, mais parce qu’ils prient, qu’ils se tiennent sur leurs genoux, qu’ils marchent dans la sainteté, que Dieu envoie alors les vagues de Son Esprit, et que la configuration de la société est modifiée. On assiste alors à une véritable transformation, dont les effets (regain de moralité par ex) se font sentir dans les générations suivantes, qui bénéficient de l’émergence d’hommes et de femmes consacrés. L’Histoire montre donc sans équivoque que c’est le réveil qui produit des bouleversements sociaux-culturels, et non le contraire.
Peter Wagner dit : «[…] pourquoi Jésus donnerait-il à ses disciples le mandat de faire de toutes les nations des disciples, si l’AntiChrist et la Bête de l’Apocalypse s’apprêtaient à prendre le dominion de ces nations ? »
Il est faux de dire que l’Antichrist et la Bête s’apprêtent à prendre le dominion sur les nations, car en réalité ils l’exercent déjà : « Le Monde entier gît dans le méchant/est sous la puissance du Malin » (1 Jean 5/19) et « il lui dit (satan) : Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4/6). L’esprit de l’Antichrist et le pouvoir de la Bête — qui sont des émanations du gouvernement du diable — travaillent ensemble contre Dieu, Son autorité, Son influence, jusqu’à ce que le temps du paroxysme arrive. C’est pourquoi les prophéties relatives à la Fin des temps montrent une coalition de l’ensemble des nations contre le Fils[25], parce que la marche du Monde des hommes sans-Dieu mène inéluctablement à cette échéance.
Selon cette perspective, il est difficile de faire une place à la vision d’une amélioration du Monde, ou l’avènement d’un christianisme glorieux, surtout avec des paroles incontournables de Jésus, comme celle-ci : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »(Luc 18/8).
Il y a donc matière à envisager une fin des temps dans laquelle le Christianisme n’occupe pas (ou plus) une position d’influence, et à fortiori de gouvernement. Cela ne doit évidemment pas décourager les croyants de chercher le réveil, leur réveil personnel, de travailler pendant qu’il fait jour, et de s’engager pour la cause de l’Évangile, c’est-à-dire d’annoncer Christ : « Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu! » (2 Corinthiens 5/20).
Dans sa vision positiviste du christianisme présent et à venir, le dominionisme postule d’un développement croissant du nombre des disciples. Mais ces disciples correspondent-ils à la conception biblique qui nous a été transmise ?
La première que nous pouvons dire, c’est que dans la pensée de Jésus, seuls les disciples peuvent faire des disciples. C’est un point très important, sur lequel on passe trop vite. Là où les conducteurs chrétiens ne sont plus vraiment eux-mêmes des disciples — comme par exemple lorsqu’ils gèrent davantage un business qu’un ministère — ils ne sont plus en mesure de «faire des disciples», mais plutôt des prosélytes. Avant d’employer cette expression[26], il faudrait donc s’accorder sur la bonne définition du disciple : les Évangiles montrent que c’est une personne qui veut devenir comme son Maître, et qui pour atteindre cet objectif, décide de Le suivre afin d’apprendre à Lui ressembler, partager sa vie, pour hériter de tout son enseignement et se l’approprier. Pour être comme Lui[27].
Les règles d’admission dans le cercle des disciples sont très claires : il faut abandonner sa propre vie, et tout ce qui pourrait se dresser contre cet engagement (incluant les affections familiales et leurs devoirs, qui ne doivent pas être abandonnés, mais subordonnés à l’engagement de disciple) :
« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple » (Luc 14/26,27; 14/33).
Reconnaissons simplement que Dieu a placé la barre très haut, et que même si cette vision nous fait peur, et même nous disqualifie — ce peut être momentanément — de ce corps glorieux des disciples, elle demeure la vérité. Nous ne devons pas céder à la tentation d’abaisser les valeurs de la vérité à notre niveau. Même si, de ce fait, un certain nombre de promesses et d’enseignements réservés aux disciples ne peuvent nous concerner. Mieux vaut la réalité que l’illusion. Et c’est bien le problème d’une certaine église, de se croire vivante alors que pour Dieu elle est morte[28], ou de se croire vêtue alors qu’elle est nue[29]. Et ne commettons surtout pas l’erreur de croire que cette illusion ne peut nous atteindre, que nous sommes hors de sa portée.
Nous pouvons bien sûr, comme on l’entend parfois, considérer que l’intégration au corps des disciples pourrait être progressive, ce qui est une idée rassurante. Mais ce n’est pas ce que disent les Textes cités qui évoquent une clause d’exclusivité. En réalité, les exigences de Jésus sont conditionnelles à l’entrée dans le cercle du discipolat, comme le montrent les citations de Luc 14, ainsi que le dialogue avec le jeune homme riche, qui n’est pas une charge contre la richesse, mais contre sa dépendance : « vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis, viens, et suis-moi » (Luc 18/22). Jésus aurait très bien pu dire : suis-moi, et avec le temps, tu trouveras la force de te détacher de tes grands biens — qui aujourd’hui sont pour toi les garants de ta sécurité et de ta position sociale. Le Seigneur a aimé cet homme, dans l’état où il était (avec ses imperfections), mais la condition pour s’attacher à Lui et devenir un disciple, c’était au préalable de se détacher de ses essentiels.
La vision dominioniste confond de toute évidence l’adhésion chrétienne avec le discipolat, ce qui pose en général des problèmes de comptage : on nous explique par exemple que les choses vont de mieux en mieux parce que le christianisme se développe de plus en plus et que le royaume de Dieu est en expansion, puisque près de 200 000 conversions sont enregistrées chaque jour dans le Monde[30]. Mais quelles conversions ? Il sera bientôt aussi simple d’enregistrer une conversion chrétienne que musulmane, en levant une main dans une convention, ou en récitant une prière. Posons-nous la question : est-ce vraiment le mandat de Marc 16 ? La revendication des conversions en terme de disciples est un abus de langage (au mieux).
Il est donc important de ne pas faire l’économie de ces réflexions, mais un exercice de discernement. Nous devons savoir juger spirituellement de ce que nous sommes, ce qui nous donnera quelque chance de discerner où se trouve le christianisme actuel, et où il va.
Peter Wagner dit : « […] Seule, l’Épouse rachetée du Christ détient le mandat de l’autorité venant de Dieu pour faire une chose pareille !»[31].
Le terme “Épouse” est emprunté à Apocalypse 19/7 : « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée », 21/2 : « Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux » 21/9 : « Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m’adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau. 10Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu,… » et 22/17 : « Et l’Esprit et l’épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens ».
La première observation que nous pouvons faire, c’est que l’Épouse de l’Agneau descend du Ciel. On peut penser qu’une partie de sa préparation s’effectue durant un temps terrestre, pendant lequel elle évolue dans un statut de fiancée[32] — ce qui dans le contexte hébraïque vaut déjà mariage[33], puisqu’un homme ne pouvait rompre ses fiançailles qu’en écrivant une lettre de divorce. Mais l’Épouse vient du ciel : avant cela, elle évolue sur la terre en tant que fiancée, qui est un statut n’excluant pas l’échec : « Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ».
Les messagers de la «Nouvelle Réforme Apostolique» dessinent un visage idéalisé du christianisme, et laissent à penser à ceux qui les entendent — et qui achètent leurs livres — que ces derniers font partie de l’Épouse de Christ. Comme si c’était la foi à ces prophéties qui préparait l’Épouse. Rien n’est plus faux, évidemment. Mais la paresse et la lassitude des exigences de la foi originelle poussent les consommateurs chrétiens, dont la proportion augmente de manière croissante, à être naturellement clients de ce genre de message : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs …» (2 Timothée 4/3).
Ce qui fait passer les croyants du statut d’appelés à celui d’élus, c’est la réalisation concrète et volontaire de leur union personnelle avec Christ. Sauveur et Seigneur. C’est la marche par la foi, une foi vivante, un engagement personnel. L’Épouse de Christ vient du cercle des disciples, elle a quitté un royaume/système pour en rejoindre un autre. Elle a déjà changé de nom, en esprit et en vérité, elle marche dans la séparation, dès ici-bàs, et elle le vit par la foi, par l’infusion de l’Esprit en elle et donc une pratique concrète et visible. La fiancée qui se prépare à être l’Épouse est devenue dépendante de Christ, en acceptant de perdre son indépendance et sa souveraineté naturelle : c’est cela, être vainqueur. Le reste relève du mysticisme et de l’illusion religieuse.
« Si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui » (2 Timothée 2/12 Martin).
Peter Wagner déclare : «[…] Étant donné que toutes les alliances que Dieu a conclues avec l’humanité étaient des alliances en vue de la domination du monde, il ne fait aucun doute que la Nouvelle Alliance comprend le même mandat !»[34].
On trouve la même vision dans d’autres religions, comme l’islam par exemple : : « Allah envoya Mahomet avec la vraie religion, afin qu’elle domine sur toutes les autres religions »[35]. La rhétorique se veut spirituelle — et même d’inspiration prophétique — alors qu’on ne vise qu’à un développement terrestre dans une logique terrestre.
La pensée sous-jacente n’est donc pas celle d’un royaume « qui n’est pas de ce monde »[36], mais d’un monde qu’il faut transformer en royaume pour Dieu. Quelques prophéties de l’ancien Testament, interprétées par le dominionisme, lui permettent d’envisager l’avenir finitif du christianisme sous des auspices glorieuses. Mais de sérieuses contradictions existent, dans une autre interprétation du dessein divin. Nous pouvons penser que la volonté hégémonique chrétienne est l’expression d’un raisonnement charnel, religieux, du vieil homme, qui cherche à faire descendre Dieu dans un système humain, alors que le Seigneur ne peut rien faire tant que nous ne mourons pas à cette perspective. Parce qu’il nous attend en Christ, là où l’œuvre de Dieu ne consiste pas prioritairement à améliorer la marche du Monde, ou à réparer les injustices, mais à servir le Fils, parce que c’est Lui qui est le Centre de toutes choses, le commencement et la fin. Dieu ne vise pas à l’instauration d’un système, mais à la reconnaissance du Fils, à Son élévation, afin que nous aspirions à Son règne — et non au nôtre, même par son moyen — à montrer enfin que la vie est en Lui et que le monde et tous ses systèmes sont dans la mort : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés » (Ephésiens 2/1, Romains 6/13, Colossiens 2/13).
Le dominionisme pense, croit et enseigne que le temps du règne de Christ est arrivé, et qu’Il attend désormais que son peuple — son corps — se lève pour établir le royaume sur terre. Mais les Écritures montrent clairement que c’est par le Jugement que Christ entre dans son règne, et non par une conquête d’un Monde spirituellement mort. Le verset qui annonçait «…jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » est d’ailleurs assez clair de cette chronologie : toutes choses doivent être placées sous ses pieds, et seul, le jugement peut le faire. Les ennemis ne peuvent être amenés par un autre moyen[37].
C’est pourquoi les Écritures dépeignent l’état du Monde final comme étant parvenu au paroxysme de la rébellion et du rejet divin.
Pour appuyer cet argumentaire, nous ne pouvons que constater que le dessein de transformer Israël en nation sainte, soumise à son rédempteur, et acceptant de s’inscrire dans l’exercice fidèle d’un sacerdoce royal, a échoué. En dépit de tout ce que Dieu a accompli dans ce but, par un interventionnisme surnaturel (le don de la Loi d’inspiration céleste, le dons des prophètes), l’instrument-Israël a échoué, avec en point d’orgue le rejet du Messie. C’est également l’échec d’une théocratie, qui était pourtant voulue de Dieu.
Mais le destin de l’Église n’est pas plus glorieux, malgré des moyens spirituels encore plus grands : bien que Jésus ait été fait pour nous sagesse, justice, sanctification[38], et que le don du Saint-Esprit ait été déployé sur toute chair, le christianisme a lui aussi échoué — en vingt siècles d’Histoire — à être la lumière du Monde. L’Église n’est pas parvenue à répondre à cet appel d’être le témoin de Christ, à incarner Christ. Le désordre, la division et la corruption n’ont même pas pu être sortis du camp des saints.
Ces considérations ne plaident pas pour la crédibilité de la vision dominioniste de conquête du Monde.
Ils sont relativement absents, pour ne pas dire totalement inexistants. Les enseignements explicites qui concernent le Monde traitent toujours du sujet en préconisant une séparation, une rupture, ce qui explique sans doute pourquoi l’évangélisme n’est pas parvenu à encourager les croyants à s’impliquer dans le Monde.
Le Monde est une entité sur laquelle règne un Prince, qui a pour nom satan[39]. Le Monde fera la guerre aux saints « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3/12), avec le pouvoir de les vaincre[40], s’ils ne demeurent pas en Christ[41].
Les Écritures ne contiennent pas une seule exhortation à reprendre la société (le Monde) pour Dieu, mais à appeler à sortir de sa dépendance. Quant au mandat de « faire de toutes les nations des disciples » il ne concerne pas l’établissement du royaume mais l’extraction du système terrestre sans Dieu. Les disciples deviennent les prophètes de Dieu sur la terre, c’est-à-dire qu’ils appellent les hommes à sortir du Monde afin d’échapper au Jugement : en marchant comme des pèlerins sur la Terre, sans accepter la moindre concession, ils condamnent le Monde[42].
L’allégorie de la conquête de Canaan, souvent invoquée par la théologie dominioniste, parle bien davantage de la guerre à l’intérieur du cœur humain, pour une victoire sur les pensées, la soumission à la volonté de Dieu, par le moyen de l’Esprit et de la croix, c’est-à-dire la mort à soi-même. Tel est l’évangile du racheté, du né de nouveau. Ce n’est pas le pouvoir, même pour faire le Bien, comme Tolkien l’a très bien décrit, surtout pas : mais c’est l’imitation de Jésus-Christ, car le but est bien de lui ressembler, grâce à l’infusion de son caractère par Son Esprit.
Le dominionisme pense que le monde peut changer, alors que pour Jésus, le monde est mort. Tout ce qui se rassemble et se coordonne en dehors du royaume de Dieu est mort : « Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts» (Matthieu 8/22). C’est pourquoi l’appel à se séparer du monde est une constante néo-testamentaire. Il ne s’agit pas de se désintéresser de ce qui se passe dans la société et nous pouvons effectivement nous impliquer dans une certaine mesure. Mais assurément pas dans la perspective d’en prendre le contrôle pour y instaurer un système chrétien, basé sur la soumission aux lois : ce serait absurde, une théocratie forcée.
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.Jérôme Prekel/oct2015©www.lesarment.com
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[1] « Dominion ! How Kingdom action can change the world», Grand Rapids, Chosen Books, 2008 ;
[2] Lire l’article : « Jeunesse en Mission dans le Pacifique, un réseau missionnaire aux frontières de la politique et de la religion», par Yannick Fer, chargé de recherches au CNRS et docteur en Sociologie (Perspectives Missionnaires, n°62).
[3] La théologie de la substitution, ou théorie de la substitution, ou supersessionisme est une doctrine selon laquelle le christianisme se serait substitué au judaïsme dans le dessein de Dieu. Considérant qu’Israël ne s’était pas converti, puisqu’il n’avait pas reconnu le Messie, certains penseurs affirmaient que son rôle était terminé, et que les chrétiens devaient le remplacer.
[4] Matthieu 28/19
[5] Deutéronome 28/13 : «L’Eternel fera de toi la tête et non la queue, tu seras toujours en haut et tu ne seras jamais en bas, lorsque tu obéiras aux commandements de l’Eternel, ton Dieu, que je te prescris aujourd’hui, lorsque tu les observeras et les mettras en pratique…»
[6] p. 32 et 33
[7] voir le site de Letusreasonministries
[8] Voir : «Le messager de la paix universelle»http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75399b/f1.item
«Sixty propositions» http://www.passtheword.org/Jane-Lead/60-propositions.htm
[9] «la manifestation des fils de Dieu»
[10] Créateur des «Chambres de guérison» (Healing rooms) dont le responsable actuel est Cal Pierce, ex-ministère associé à Bethel Church.
[11] « l’Ultime Assaut » et « L’appel Ultime »
[12] Lire la source : « De l’évangélisation des cultures à l’hégémonie culturelle : l’héritage ambigu de la School of World Mission de Fuller Seminary» par Philippe Gonzales (Perspectives Missionnaires, n°62).
[13] Bill Hamon, Apostles Prophets and the Coming Moves of God, Destiny Imagine: Shippensburg, PA, 1997, p. 277.
[14] Extrait du message «prends ta montagne» de C.Peter Wagner
[15] Théologien mais aussi homme d’action : fondateur en 1880 de l’Université Libre d’Amsterdam. Membre fondateur du Parti antirévolutionnaire, qui rencontrera le succès électoral, ce qui le conduira à exercer la charge de Premier ministre des Pays-Bas, de 1901 à 1905.
[16] Lire : «Quel mandat pour le chrétien ? Lorsque le néo-calvinisme et ses avatars envisagent le politique», conférence donnée au Centre Mennonite de Paris par Philippe Gonzalez (2009).
[17] Penser la fin du monde, Par Emma Aubin-Boltanski, Claudine Gauthier, CNRS Éditions, Paris 2014
[18] Matthieu 5/14 : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.…»
[19] Apocalypse 19/19 : « Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée.»
[20] Le terme désigne parfois un mouvement de pensée selon lequel n’est vrai que ce qui a des conséquences réelles dans le monde. dans le langage courant, le pragmatisme désigne la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité.
[21] Albin Michel, 2006, p. 217
[22] En France, Patrick Fontaine raconte une vision reçue le 1 mars 2002, dans laquelle Jésus lui a dit : “je vais changer la compréhension et l’expression du christianisme en une génération”.http://www.patrickfontaine.org/la-reforme-des-signes-de-l-ivraie-et-du-bon-grain/et aussi : https://www.youtube.com/watch?v=tbN7JMb80KQ
Cette phrase aurait également été reçue par Heidi Baker le 28 février 2002 (http://www.nouvellejerusalem.com/une-reforme-en-une-generation/)
[23] Lire Exode 32
[24] Jacques 3/15 : « Ce n’est pas là la sagesse qui descend d’en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique.»
[25] Apocalypse 19/19 : « Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée.»
[26] Matthieu 28/19 : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »
[27] Hébreux 5/12 : « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide ».
[28] Apcalypse 3/1 : « Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort.»
[29] Apocalypse 3/17 : « Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu …»
[30] Lire le livre « l’eschatologie victorieuse » (Harold Eberle et Martin Trench) p.116
[31] Extrait du message «prends ta montagne» de C. Peter Wagner
[32] 2 Corinthiens 11/2 : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. »
[33] Esaïe 50/1 : « Ainsi parle l’Eternel: Où est la lettre de divorce par laquelle j’ai répudié votre mère? » Jérémie 3/14 : « Revenez, fils infidèles, dit l’Eternel, car moi je vous ai épousés [J’ai droit de mari sur vous v. Martin]». Osée 2/19 : « Je serai ton fiancé pour toujours; je serai ton fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde ». Ésaïe 54/5 : « Car ton créateur est ton époux: L’Eternel des armées est son nom; Et ton rédempteur est le Saint d’Israël: Il se nomme Dieu de toute la terre »
[34] Extrait du message «prends ta montagne» de C. Peter Wagner
[35] « Ils veulent étendre de leurs bouches la lumière d’Allah, alors qu’Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l’aversion des mécréants. C’est Lui Qui a envoyé Son messager avec la guidée et la Religion de Vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des associateurs ». (Sourate as-Saff, 8-9)
[36] Jean 18/36 : « Mon royaume n’est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas.
[37] 2 Thess. 2/8 : «Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement.»
[38] 1 Corinthiens 1/30
[39] Jean 14/30 : « Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi;»
[40] Apocalypse 13/7
[41] 1 Corinthiens 15/33 : « Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs.»
[42] Hébreux 11/7 : «C’est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, … construisit une arche pour sauver sa famille; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi.»
Source: http://www.lesarment.com/2015/10/le-nouvel-evangile-du-dominionisme/