Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés. – Apocalypse 15.4
Continuité politique?
J’imaginais au départ que les nations actuelles resteraient, mais simplement avec une sorte de gouverneur-satrape nommé par Jésus à la tête de chacune d’elle. Le problème, c’est qu’à la résurrection tous les morts de toutes les nations de toutes les époques vont ressusciter. Pourquoi Lyon serait-t-il administré par le gouverneur de la nation française plutôt que celui de l’empire romain? Que deviendraient ces nations multi-nationales qui n’existent que par traité et usage? Et d’ailleurs, quel est l’intérêt d’avoir des gouverneurs lorsque Jésus seul suffirait à faire et exécuter les lois? Pourquoi garder des juges si personne ne peut pécher?
Il est possible qu’il y ait encore besoin d’administration et de politique dans le Royaume des Cieux. Cela dit, leur poids et leur nécessité seraient tellement réduits qu’il est peu probable que l’on puisse parler de continuité politique. Les nations d’aujourd’hui existeront toujours, mais pas leur État.
Continuité culturelle?
Je disais dans le premier article de la série que la culture, c’est ce qui émane d’une nation, c’est l’expression de celle-ci. Si les nations subsistent, alors il y aura toujours des cultures spécifiques. Cela dit, tout ayant enfin été complètement racheté, ce sera une culture française toute neuve, débarrassée de ses corruptions, et libre de prendre tout son essor.
Prendrons nous encore comme référence les anciens auteurs? Jouera-t-on encore les compositeurs non-chrétiens?
Oui il y aura une continuité culturelle entre la nation française avant le retour de Jésus et la nation française après le retour de Jésus. Mais cette continuité reposera sur peu de choses, au point de pouvoir presque dire qu’il n’y a rien à voir.
Comment trouver dans ce cas à quoi vont ressembler les nations après Jésus?
Les églises d’aujourd’hui sont les nations de demain
En réalité j’ai pris le problème à l’envers: au lieu de partir de l’objet nation et me demander comment il serait transformé, j’aurais dû partir de ce qui allait porter cet objet à travers la résurrection et le réimplanter dans le Royaume de Dieu. C’est à dire: l’Eglise.
Malgré notre très grande homogénéité théologique et notre assez bonne homogénéité culturelle (Alléluia est un mot universel par exemple), ce n’est pas exagéré que de dire que les églises et la culture d’église varie énormément d’un pays à l’autre. On parle assez souvent des différences entres la culture évangélique américaine et les évangéliques français, de Thanksgiving au style de prédication. Les histoires de l’église ont été très différentes en France, où le protestantisme est un rescapé de justesse, aux Etats-Unis où au contraire il a été la référence religieuse pendant deux cent ans, et en Chine, où il date du XIXe siècle. Pour ne parler, bien évidemment, que des différences entre évangéliques. Les églises africaines sont connues pour détonner dans le paysage européen, et les églises sud-américaines développent elle aussi leur propre forme de culture chrétienne.
Or, ce ne sont pas des français, des brésiliens, des nigérians ou des américains qui ressusciteront. Ce seront des enfants de Dieu, des fils et des filles adoptés par le Dieu très haut. Des enfants de Dieu qui se trouvent être d’arrière-plan français, brésilien, nigérian, chinois…
L’Esprit est le même, le Dieu est le même, l’adoration est la même. Les différences de nationalité ne sont que des différences superficielles. A ce point-là de ma réflexion, je sens que c’est effectivement ce genre de nationalité qui existera dans le Royaume des cieux. Une nationalité réelle, mais largement balayée par la fraternité commune que nous avons en Dieu le Père, visible de tous.
Si donc je veux savoir à quoi ressembleront les nations de demain, je regarde les églises nationales d’aujourd’hui. Ce seront elles les nations d’après le retour de Jésus.
Complément