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Mais la première fois que ce mot ‘âqev « talon » figure dans la Bible, dans Béréchith 3 :15, c’est lorsque D.ieu dit au serpent : « Je mettrai la haine entre toi et la femme, et entre ta descendance et sa descendance. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon. » Talon-Ya’âqov est le premier nom de YisraEl car il a la fonction, bon gré mal gré, de porter le message de D.ieu, et cela le désigne à l’attaque du serpent. Il est donc le bouc-émissaire tout trouvé pour : crime rituel, puits empoisonné, peste noire, crise économique, révolution, destruction des tours de New-York, tsunami présenté comme « un essai nucléaire sous-marin de l’Inde avec la coopération de l’ennemi sioniste ». La variante moderne à « il m’a supplanté, ce Ya’âqov ! » est « c’est encore un coup du Mossad ! ».
La fameuse « élection divine » alimente une furieuse pulsion de meurtre. Il n’est pas étonnant que de nouvelles religions se soient disputées pour cette place. Elles ne mesurent pas ce qu’a été et est encore cette responsabilité écrasante. « ‘Essav, ton frère, se console en projetant de te tuer. »(Béréchith 27 :42).
Deux personnalités à l’opposé
« Les enfants grandirent : ‘Essav était un homme habile à la chasse, un homme des champs ; et Ya’âqov était un homme simple, qui vivait dans les tentes. Yits’haq aimait ‘Essav, car (il est) chasse en sa bouche (chasseur avec sa bouche) ; mais Rivqa aime Ya’âqov. » (Béréchith 25 : 27-28)
בְּפִיו
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צַיִד
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bé-phiv |
tsaïd |
en sa bouche |
chasse |
‘Essav était « chasseur avec sa bouche ». C’est la compréhension du Midrach (Rachi, Hirsch). Elle est précise et directe, au lieu de « il mettait du gibier dans sa bouche ».« Etre chasseur avec sa bouche », c’est savoir captiver par le récit de ses exploits. La chasse est basée sur le calcul et la capture, ‘Essav savait pratiquer cet art auprès de… son père. L’interprétation traditionnelle qui fait de Yits’haq un vieux jouisseur, outre qu’elle n’est pas reluisante dans les propos du traducteur, est invraisemblable. Yits’haq le taciturne, traumatisé à vie par sa « ligature », celui qui aimait méditer, était sous le charme de… son contraire, ‘Essav le hardi et l’entreprenant. Il le jugeait apte à défendre la famille.
Par contre, Rivqa (riche d’espérance) n’était pas « captivée » du tout par ces aventures de viandard. Elle voyait s’épanouir en Ya’âqov un modèle de vie inconnu et inespéré à la maison de son père Lavan’ (Mr Leblanc, Laban). Ya’âqov[1] a 15 ans à la mort d’Avraham, 50 à celle de Chém’ fils de Noa’h / Noé, et 79 à celle de ‘Êver. C’est pour les écouter lui parler de D.ieu que Ya’âqov « vivait dans les tentes » (Béréchith 25 : 27), pas seulement pour cuire des lentilles (25 : 29).
L’intuition féminine, celle de Sarah à l’égard de Yichm’âEl et de Agar, celle de Rivqa (Rebecca) appuyée de plus sur la prophétie, a permis, au prix de grandes souffrances, d’appliquer le choix de D.ieu, tant à propos de la fratrie Yichm’âEl-Yits’haq, que de celle de ‘Essav-Ya’âqov.
Yichm’âEl (D.ieu entend) n’écoutait guère que sa mère égyptienne, et il en épousa une. ‘Essav, celui qui est « achevé » n’avait rien à apprendre de la vie, si ce n’est l’art de la chasse à tout gibier. Il avait pris de nombreuses femmes canaanites puis ismaélites. L’un et l’autre s’étaient écartés eux-mêmes du legs spirituels d’Avraham’ : ils ne pouvaient être YisraEl (Israël) , « combattant de D.ieu ».
Bénédictions sur Ya’âqov et de ‘Essav
Comparons les bénédictions paternelles aux deux frères, d’abord celle à Ya’âqov :
« D.ieu te donnera de la rosée des cieux et de la fertilité de la terre, et une abondance de blé et de moût ! Des peuples te serviront, et des nations s’inclineront devant toi ! Sois cependant un homme envers tes frères, afin que les fils de ta mère s’inclinent devant toi ! Maudit est qui te maudit, et béni, qui te bénit ! » (Béréchith 27 : 28-29)
Puis celle à ‘Essav, car il est lui aussi béni :
« Ton habitation sera en la fertilité de la terre et en la rosée des cieux au-dessus. Tu vivras de ton épée, et tu serviras ton frère ; ce n’est que lorsque tu t’humilieras, que tu délieras son joug de dessus ton cou. » (Béréchith 27 : 39-40)
« La rosée des cieux » et « la graisse de la terre » leur sont attribuées à l’un et à l’autre, dans l’ordre de leurs préférences respectives. ‘Essav sera le plus fort, il conquerra le monde. Ce faisant, il travaillera inconsciemment pour Ya’âqov, à qui toute conquête matérielle sera finalement remise. Ce n’est que lorsque ‘Essav se subordonnera au projet de YisraEl, le projet messianique de D.ieu, qu’il deviendra vraiment un homme libre.
Edom, un nom de code
« ‘Essav, c’est Edom ». (Béréchith 36:1) Vues de notre oasis, dans la ‘Arava, les montagnes de grès rouge, de granit rouge et de porphyre d’Edom (qui vient de « adom’ » = rouge) portent bien la couleur attachée à ‘Essav, à son peuple et à son inspiration.
Les lentilles - qu’il a préféré volontairement à son droit d’aînesse - ne sont pas à notre menu ce jour. A propos de chasse, nous n’évoquerons que la propension de ’Essav, surnommé Édom dans la Tora et dans l’histoire juive, à la chasse à l’homme, afin de l’abolir.
Dans le langage codé et antique des communautés juives (censure ecclésiastique oblige), Edom ne se confond pas avec ‘Amaleq qui est la version spirituelle et souvent religieuse de l’alliance islam-totalitarisme. Le souvenir de ‘Amaleq sera effacé par D.ieu.
Edom ne se confond pas non plus avec Yichm’âEl, qui est le peuple arabe. La réconciliation entre YisraEl et Yichm’âEl est prévue.
Edom est le surnom de Rome. A cela, deux raisons :
Le complexe de ’Essav-Edom
Le christianisme impérial a prolongé Rome, tant politiquement que spirituellement et intellectuellement. Ce n’est que depuis le 18ème siècle que l’on éprouve moins la collusion politico-religieuse qui a été totalitaire. Mais l’antijudaïsme des Pères de l’Eglise a laissé une empreinte profonde dans l’inconscient collectif occidental. La belle apparence de la philosophie et de l’esthétique grecque recouvre un paganisme venu du fond des âges. La théologie du remplacement d’YisraEl par l’Eglise a fixé l’identité spirituelle édomite de cet empire et de sa religion. ‘Essav est celui qui, armé de sa puissante apparence, revendique une responsabilité spirituelle pour laquelle il n’est pas formé par D.ieu. D.ieu a douloureusement choisi et formé Ya’âqov.
Ainsi, en plus de Rome, Edom est devenu le surnom symbolique de la chrétienté qui prolonge la Rome païenne. Celle-ci, de plus en plus déjudaïsée avec le renfort de Constantin, affina encore durant trois siècles son dogme de la trinité, de conciles en disputes théologiques sanglantes. Elle pavait ainsi la voie de l’islam (cf § 525), et perdit du coup plus de la moitié de ses diocèses-provinces en moins de 100 ans (Proche-Orient, Asie Mineure, Afrique du Nord, Espagne, jusqu’en 732 où « Charles Martel battit les Arabes à Poitiers ». De même que ‘Amaleq est le petit-fils de ‘Essav, l’islam est un sous-produit de la dégénérescence théologique chrétienne. On ne peut ignorer qu’il y eut une résistance intérieure, puisque certains versets de l’Apocalypse (13 :11) néo-testamentaire annonce cette prostitution et une bête « qui a deux cornes d’agneau mais qui parle comme un dragon ».
L’islam s’en est pris à la chrétienté, comme celle-ci s’en était prise à YisraEl, en vertu du même principe théologique du remplacement. Ce que la chrétienté a voulu faire aux Juifs, c’est ce que l’islam lui a infligé à elle-même au 7ème siècle. Si le « Nouveau Testament » remplace « l’Ancien », alors le coran, suivant la même logique, le surclasse à son tour inévitablement, simplement parce qu’il lui est postérieur. Mahomet fait d’Avraham et de Jésus, promus musulmans à titre rétroactif, ses simples précurseurs. Il prétend que Juifs et Chrétiens, pourtant privilégiés en tant que « peuples du Livre », ont falsifié les Ecritures, et que Yichm’âEl est le fils de la promesse (au lieu de Yits’haq). La théologie chrétienne du remplacement d’YisraEl par l’Eglise trouve son maître dans l’islam. C’est pourquoi l’expression « les trois monothéïsmes » est une illusion catastrophique. « J’ai haï ‘Essav et j’ai aimé Ya’âqov » (Malakhi 1 : 2)
Edom et la 4ème bête du chapitre 2 de DaniEl
D.ieu révèle à DaniEl (2 :32-33) qu’avant le règne messianique doivent régner quatre fauves, quatre empires dominant notre exil, figurés dans une statue dont les parties sont identifiées comme suit :
1. La tête de la statue était en or pur : Babylone,
2. sa poitrine et ses bras en argent : les Mèdes & les Perses
3. son ventre et ses cuisses en bronze : la Grèce
4. ses jambes en fer et ses pieds partie fer, partie argile
Quel est ce 4ème règne ? II sera « dur comme le fer… Comme le fer écrase, pulvérise et broie tout, ce royaume écrasera et broiera les précédents. Et comme tu l'as vu, les pieds et les orteils de la statue étant partie en terre cuite, partie en fer, ce royaume manquera d'unité. Il aura en lui de la solidité du fer, comme tu as vu le fer mélangé à la terre cuite. Mais les orteils où le fer et la terre cuite étaient mélangés montrent que le royaume sera en partie fort et en partie fragile ; ils indiquent aussi que des rois conclueront des alliances humaines, mais elles ne tiendront pas, pas plus que l'alliage du fer et de la terre cuite. » (2 :40-43).
Le 4ème empire est Rome, c’est-à-dire les puissances au pouvoir en Occident. Le fer est la ténacité, les jambes une longévité de 2000 ans. Les pieds représentent le développement ultime du mal qui piétine le monde entier à la différence des royaumes précédents. Quant à ce mélange instable et inattendu de fer et d’argile, il prophétise les alliances dénaturées a priori incompréhensibles entre une civilisation inspirée au départ par la Bible et divers totalitarismes brun (nazi), rouge (extrême-gauche) et vert (islam et altermondialisme) qui l’ont prise comme terreau.
Les dix orteils représentent l’aspect diversifié que l’oppression peut prendre, mais la démarche est constante : toujours contre les Juifs, et ceux qui s’inspirent de leur Tora.
Mais l’ennemi mortel déclaré d’YisraEl est aujourd’hui l’islam.La prophétie de DaniEl oublierait-elle l’islam ? C’est que l’islam est la dernière « terre cuite » du « fer » de Rome. Recherchons quel est bien le rapport entre l’islam et l’occident christianisé ? Il est le même qu’entre le fer et la terre cuite. La « colle » que l’on ne voit pas entre ces deux éléments, c’est… du pétrole.
« L'épée pour HaChém’ est pleine de sang ; elle est engraissée de graisse, du sang des agneaux et des boucs, de la graisse des rognons des béliers ; car il y a pour HaChém’ un sacrifice à Botsra, et une grande tuerie dans le pays d'Edom… car c'est jour de vengeance pour HaChém’, année des paiements pour la controverse de SION. Les torrents d'Edom seront changées en goudron, et sa poussière en soufre ; son pays deviendra un goudron brûlant qui ne s’éteindra ni la nuit, ni le jour, et d’où s’échapperont sans cesse des colonnes de fumée… » (Yéch’âYahou 34 : 6-10)
« - Qui est celui-ci, qui vient d'Edom, de Botsra, avec des habits teints en rouge, celui-ci, magnifique dans ses vêtements, qui marche dans la grandeur de sa force ?
- C'est moi, qui parle en justice, puissant pour sauver.
- Pourquoi y a-t-il du rouge à tes vêtements, et tes habits sont-ils comme celui qui foule dans la cuve ?
- J'ai été seul à fouler le pressoir, et d'entre les peuples pas un homme n'a été avec moi ; et je les ai foulés dans ma colère, et je les ai écrasés dans ma fureur, et leur sang a rejailli sur mes habits, et j'ai souillé tous mes vêtements. Car le jour de la vengeance était dans mon cœur, et l'année de mes rachetés était venue. Et je regardai, et il n'y avait pas de secours ; et je m'étonnai de ce qu'il n'y avait personne qui me soutînt ; et mon bras m'a sauvé, et ma fureur m'a soutenu. Et j'ai foulé les peuples dans ma colère, et je les ai enivrés dans ma fureur ; et j'ai fait couler leur sang à terre. » (idem 63 :1-6)
L’histoire s’accélère, surtout depuis le 11 septembre 2001. De plus en plus de Chrétiens nous disent leur amour pour YisraEl. Ils souffrent de l’indifférence de leurs églises édomites à l’égard des racines juives théoriques de leur foi.
Mais, se disent-ils, où aller ?
Reflexions et contact elisrael777@gmail.com
[1] Cf table chronologique à la fin de Apprends-nous à compter nos jours n°2, et le § 32 : « le nom hébreu, que signifie-t-il ? »