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« L’homme, l’homme quand il sera contaminé par un être, ou sur une route lointaine, parmi vous ou en vos cycles, qu’il fasse Pessah pour YHVH-Adonaï, à la deuxième lunaison, au quatorzième jour, entre les deux soirs ; ils le feront et le mangeront sur des azymes et des laiterons. Ils n’en laisseront pas jusqu’au matin et n’en briseront pas un os ; ils le feront selon toute la règle de Pessah. » (Nombres 9, 10-12).
Le Seder de Pessah préfigurait le B’rit Hadasha (Nouvelle alliance), l’alliance nouvelle et parfaite qui permettrait aux hommes de se réconcilier avec Élohim. Le Pessah annonçait de fait l’ultime sacrifice de Yeshoua, l’Agneau d’Élohim. Avant même d’aller plus loin, écoutons le récit de Luc, se rapportant au Pessah que Yeshoua mangea avec ses disciples :
« Quand l'heure arrive, il s’allonge[1] avec ses envoyés. Il leur dit :"J'ai désiré de désir de manger ce Pessah avant de souffrir (…) Il prend le pain, remercie, partage, leur donne et dit : "Ceci est le corps, le mien, donné pour vous. Cela, faites-le pour mémoire de moi". Et de même, pour la coupe après le dîner, et dit :"Cette coupe est le Pacte Neuf en mon sang, pour vous versé."» (Luc 22, 14; 19). La version de Mathieu ajoute même à ce verset : « Le Pacte Neuf en mon sang, pour vous versé en rémission des fautes. » (Matthieu 26, 28).
Tous les passages qui se rapportent à ce Seder insistent sur le fait que c’était "pendant qu’ils mangeaient" (Mat.26, 21 ; 26) ou encore "pendant qu’ils étaient à table et mangeaient" (Mc.14, 18), que s’était déroulée cette scène. Cette information finit ainsi de nous édifier sur ce que devrait être la manière de célébrer le dîner de l’Adôn. Ce n’est donc pas l’eucharistie, ce sacrement, qui suivant la doctrine catholique, contient le corps, le sang, l’âme et la "divinité" du Christ, sous les espèces d’hostie et de vin. Encore moins la "cène", la conception protestante de la chose. Le Seder de l’Adôn, par contre, est un repas cérémoniel pris à table !
Écoutons l'apôtre Paul enseigner sur la façon de célébrer le dîner de l’Adôn : « Car j’ai moi-même reçu de l’Adôn ce que je vous transmets. L’Adôn Yeshoua, la nuit où il a été livré, a pris du pain; il a rendu grâces, il l’a partagé et dit : "Ceci est mon corps pour vous. Cela, faites-le pour mémoire de moi". De même aussi, la coupe, après le dîner, disant : "Cette coupe est le Pacte Neuf en mon sang. Cela, faites-le aussi souvent que vous boirez, pour mémoire de moi". Oui, aussi souvent que vous mangez ce pain, et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort de l’Adôn, jusqu'à ce qu'il vienne. » (1Corinthiens 11, 23-26).
Initialement, le Seder de Pessah requérait un emplacement spécifique des convives : le père ou le chef de famille prenait place au centre de la table, face au plat. A sa droite la mère, puis les enfants par ordre décroissant d'âge, de sorte que le plus jeune enfant, situé à la gauche du père, puisse se pencher vers lui pour lui poser les questions traditionnelles de Pessah. C’est cette position qu’avait occupée l'apôtre jean auprès de l’Adôn Yeshoua lors du dîner pascal. Sur la table, il y avait naturellement un plateau chargé d’herbes amères, de trois matzôt (azymes ou pains sans levain) et d’un agneau rôti.
Avec l’émergence du Judaïsme rabbinique, de l’agneau entier les Juifs sont passées à l’épaule, en s’appuyant sur ce verset qui dit : « Qui adhérera à notre rumeur ? Le bras d’YHVH-Adonaï, pour qui s’est-il découvert ? » (Isaïe 53, 1). Le mot hébreu "zeroa" qu’on traduit généralement en français par "bras", signifie plus exactement "épaule".
Il y avait également sur la table du Seder de Pessah, quatre coupes de vin qui exprimaient les quatre étapes du peuple d’Israël dans son histoire douloureuse vers Kena’an, la terre promise : « J’ai vu l’humiliation de mon peuple (…) J’ai entendu leurs vociférations faces à ses tyrans (…) Je descends le secourir (…) pour le faire monter de cette terre, vers une terre bonne, large, vers une terre fluente de lait et de miel … » (Exode 3, 7-8).
Les quatre coupes de vin étaient diluées avec de l'eau et une cinquième coupe appelée par la tradition "la coupe d'Elie" n'était touchée par personne. Après le Seder de Pessah, lorsque Yeshoua prit la coupe d’Elie, les disciples ont eu la confirmation qu'il était vraiment le Mashiah, car personne d'autre que Lui ne pouvait toucher à cette coupe. A la fin du repas, l’Adôn Yeshoua prit donc "la" coupe, la cinquième coupe ou la coupe d’Elie donc, l’éleva et la donna à ses disciples, en disant : « Cette coupe est le Pacte Neuf en mon sang. Cela, faites-le aussi souvent que vous boirez, pour mémoire de moi. » (1 Corinthiens 11, 25).
En Yeshoua, seule la coupe dite de "Elie" nous intéresse, car elle représente le B’rit Hadasha (Nouvelle Alliance) scellé dans le sang de l’Adôn Yeshoua. Le dîner de l’Adôn est avant tout un repas, mais un repas pris dans un esprit de recueillement. Lors de ce dîner un accent particulier doit être mis sur le pain et sur le vin. Ce sont les deux éléments clés du Seder de l’Adôn dans le B’rit Hadasha en Yeshoua. Après le dîner, l’Adôn et ses disciples ont chanté le traditionnel Hallel, les Psaumes 113 à 118, selon qu’il est écrit : « Après avoir chanté le Hallel, ils sortent vers le mont des Oliviers.» (Marc 14, 26).
Le dîner de l’Adôn, tel qu’enseigné par la tradition "apostolique", s’apparente à un repas cérémoniel pris dans un esprit de recueillement. Si nous le mangeons indignement, nous sommes coupables du corps et du sang de l’Adôn Yeshoua. Il n’est donc aucunement question ici de boire de son sang, ni de manger de sa chair. Nous ne sommes pas des cannibales et encore moins des vampires !
D’où viennent alors toutes ces manières de célébrer le dîner de l’Adôn, à savoir : l’eucharistie catholique ou la sainte cène protestante ou évangélique ? Il est clair qu’elles ne proviennent pas des enseignements de l’Adôn Yeshoua et encore moins de ses Shelihîm, encore qu’il a fortement exigé ceci : « Apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28, 20).
D’aucuns nous objecteraient : comment célébrerons-nous le dîner de l’Adôn si nous sommes très nombreux, comme pour justifier les simulacres de commémoration que nous voyons un peu partout ? Le livre de Shemôt[2] en son chapitre XII, nous fait savoir que le Seder de Pessah se prend en famille. En Yeshoua, le Seder de Pessah devenu dîner de l’Adôn, se prend en assemblée, cependant, toujours autour d’une table. Nous croyons qu’avec un peu d’intelligence et de bonne volonté, l’on saurait préparer un dîner pour plusieurs convives.
Quand doit-on prendre le dîner de l’Adôn ?
A quelle date doit être pris le dîner de l’Adôn ? Entre les deux soirs du 14 au 15 Nissan comme le prescrit la Tora ou par "anticipation" ? La chronologie du Seder de Pessah quand on considère les récits des différents témoins qui ont rédigé la Bessora Tova (les Evangiles) s’avère incertaine. Si pour Matthieu, c’était le premier jour des Azymes : « Alors, le premier jour des Azymes, les adeptes s'approchent de Yeshoua et disent : "Où veux-tu que nous te préparions le repas de Pèssah ? Il dit : "Allez en ville chez un tel, et dites-lui : "Le Rabbi dit : Mon temps approche. Je fais Pèssah chez toi avec mes adeptes". Les adeptes font comme Yeshoua leur a indiqué; ils préparent Pèssah. Le soir venu, Yeshoua se met à table avec les Douze.» (Matthieu 26, 17-20).
Et pour Marc aussi, c’est le premier jour des Azymes quand ils sacrifient le Pessah : « Au premier jour des Azymes, quand ils sacrifient le Pèssah, ses adeptes lui disent : "Où veux-tu que nous allions préparer pour que tu manges le Pèssah ?" Il envoie deux de ses adeptes et leur dit : "Allez en ville. Là, vous rencontrerez un homme porteur d’une cruche d’eau. Suivez-le. Là où il entrera, dites au patron : ‹ Le Rabbi dit : Où est ma salle, là où je mangerai le Pèssah avec mes adeptes ?› Il vous montrera à l’étage une vaste salle tout ornée. Là, vous préparerez tout pour nous."» (Marc 14, 12-15).
Idem pour Luc : « Survient le jour des Azymes, où le Pèssah est sacrifié. Il envoie Petros et Yohanân et dit : "Allez et préparez le Pèssah. Nous le mangerons." Ils lui disent: "Où désires-tu que nous le préparions ?" Il leur dit : "Voici, comme vous entrerez dans la ville, un homme porteur d’une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le dans la maison où il entrera. Vous direz au patron de la maison : Le Rabbi te dit : ‹ Où est la salle où manger le Pèssah avec mes adeptes ? › Il vous montrera à l’étage une vaste salle ornée de tapis. Là, vous préparerez tout."» (Luc 22, 7-13).
Pour l'apôtre Jean – que Luc cite comme étant l’un des deux que l’Adôn Yeshoua avait envoyé préparé le Pessah - c’était avant la fête de Pessah. Plus précisément la veille du jour où les Juifs prenaient d’accoutumé le Seder de Pessah ! Pour preuve, ces passages extraits de l’Annonce de l'apôtre Jean : « Ils conduisent donc Yeshoua de chez Caïapha[3] au prétoire. C’était le petit jour. Eux-mêmes n’entrent pas au prétoire, pour ne pas être contaminés, afin de manger le Pèssah. » (Jean 18, 28). Ou encore : « Mais c’est votre coutume, lançait Pilatus aux Juifs, que je relâche quelqu’un pour Pèssah. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Yehoudîm ? » (Jean 18, 39). Ou même encore : « C’est alors la préparation de Pèssah; c’est environ la sixième heure. Il dit aux Yehoudîm : " Voici votre roi !" » (Jean 19, 14).
Il apparaît clairement, à la lecture de ces trois derniers extraits tirés du témoignage de Jean, que le dîner n’a pas eu lieu le jour où les Juifs sacrifient d’accoutumé le Pessah, mais plutôt la veille. C’est incontestable ! Lors de ce dîner particulier, l’Adôn Yeshoua, contrairement à la tradition des juifs, lava les pieds de ses adeptes au lieu de leur laver les mains et désigna mêmement celui qui allait le livrer :
« Avant la fête de Pèssah, Yeshoua sait que l’heure est venue pour lui de passer de cet Univers vers le Père. Il a aimé les siens en cet Univers, et il les aime jusqu’à la fin. Et c’est au cours d’un dîner : le diable jette alors au cœur de Yehouda bèn Shimôn[4], l’homme de Qériot, de le livrer. » (Jean 13, 1-2).
Ce jour-là, l’Adôn Yeshoua avait demandé à ses disciples, notamment à Jean et Pierre d’aller préparer le Pessah. Mais au cours de ce Seder, au lieu d’évoquer la sortie du peuple d’Israël de Mitzraïm (Egypte), il leur annonce, contre toute attente, le sacrifice de son corps et la coulée son sang. Par là, il faisait savoir à ses disciples qu’il était le sacrifice pascal, l’agneau immolé pour Pessah et son sang, celui qui scellerait la Nouvelle Alliance, le B’rit Hadasha.
Depuis lors, ce repas a pris une nouvelle connotation pour la Kéhila (l'Eglise). En effet, ce n’est plus le Seder de Pessah traditionnel que nous prenons mais un repas rituel où l’on partage le pain et le vin, en mémoire de l’Adôn, proclamant sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. On retrouve cette idée dans les écrits de l'Apôtre Paul, singulièrement dans sa première lettre aux Corinthiens, au chapitre XI, les versets 17 à 34, où il expose en détails sur la manière de célébrer non pas le Seder de Pessah mais le dîner de l’Adôn.
Si spirituellement, le Seder de Pessah annonçait le sacrifice de l’Adôn Yeshoua sur le bois, initialement, on l’a dit, il fut institué en commémoration de la sortie du peuple d’Israël de Mitzraïm. Par contre, lors du dîner de l’Adôn, c’est la mort de Yeshoua que nous proclamons jusqu’à son retour. L’acte physique de "manger" répond à une réalité spirituelle. Si en mangeant, l’on nourrit son corps physique, spirituellement c’est en se délectant de la Parole d’Élohim que l’on nourrit son souffle.
Lorsque nous mangeons le dîner de l’Adôn, nous communions avec le corps et le sang de Yeshoua représentés symboliquement lors de ce Seder par le pain et la coupe de vin. Nous proclamons ainsi sa mort jusqu’à ce qu’il (re)vienne. Lors de ce dîner, ce n’est donc plus la sortie du peuple d’Israël de Mitzraïm qu’on commémore. Quand bien même la sortie d’Israël de Mitzraîm symboliserait la sortie du peuple consacré du système des nations, nous ne pouvons, dans le Pacte Neuf, revenir à nouveau sur ces choses anciennes que l'apôtre Paul qualifie d’ombre, à savoir : les trois pains sans levain, l’agneau d’un an sans tache ni défaut et les herbes amères. Ces trois éléments composant le repas de Pessah initial préfiguraient la personne du Messie tant attendu par les Bnéi Israël.
Au cours de ce Seder, l’Adôn Yeshoua avait donné une injonction nouvelle : « Cela, faites-le pour mémoire de moi. » (1Corinthiens 11, 24). Précisant et dévoilant ainsi au grand jour le mystère caché derrière le Seder de Pessah initial. L’archétype du dîner de l’Adôn apparaît en filigrane dans le livre de Beréshit, notamment quand Melchisedek, Roi de Shalèm et Cohen Gadol (6) pour Élohim, quatre siècles avant le don et la promulgation de la Tora de Moshé, apporta au patriarche Avraham, du pain et du vin, le bénissant au nom d’El Elyôn[5] (Ge.14, 18-20).
Le dîner de l’Adôn n’est pas le Seder de Pessah traditionnel. Car l’Adôn Yeshoua, notre Pessah, a été déjà sacrifié, selon qu’il est écrit : « Éliminez le vieux levain, pour être une pâte neuve, comme ce que vous êtes : des azymes[7]. Car notre Pèssah a été sacrifié : le Messie, de sorte que nous fêtions, non pas avec du vieux levain, non avec le levain de malice et de crime, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité. » (1 Corinthiens 5, 7-8).
Riches bénédictions en Yeshoua Ha Mashiah
Michel Yeshayah
[1] Il s’allonge : se met à table, c’était ainsi à l’époque romaine.
[2] Shemôt : littéralement Noms ; le livre d’Exode
[3] Caïapha : Caïphe
[4] Yehouda bèn Shimôn : Juda fils de Simon, l’homme d’Iscariot
[5] El Elyôn : El le Suprême, en d’autres termes, Élohim le Père.
[6] Cohen Gadol : Le grand prêtre
[7] Azymes : les pains sans levain. En Hébreu : Ha matzôt